Une carte blanche à la Fabrique de Suza, lieu alternatif camerounais

“La Fabrique de Suza est née d'une intuition. Les mots ne suffisent pas, les plus belles idées s'évaporent si elles ne sont pas portées, tissées au réel dans le sens le plus littéral du terme. Les mots, les belles idées doivent être suivies d'actes, les rêves qui ne se dessinent pas dans la terre finissent par déserter les coeurs, et nourrir des regrets.

À la Fondation MAM, dans ce lieu appelé Grand Suza, petit village à une trentaine de kilomètres de Douala au Cameroun, des femmes et des hommes ont uni leur compétence, leur énergie, leur temps pour bâtir une utopie faite d'art, de partage, d'enseignement, et de transmission, un en-commun qui ne soit pas un terme vain et fourre-tout sans conséquence. Leur créativité a donné naissance à un projet de cartographie.

La cartographie dit l'endroit, la géographie, l'histoire, les migrations, les mythes, les gens dans ce qui constitue leur ossature elle-même arrimée à l'éco-système qui est le leur. Le souvenir de ce que fut la terre est rappelé aux mémoires. Des dizaines de créatifs sont passés par Suza au fil des années, ils y ont peint, sculpté, écrit, créé de la musique, des images, des performances. Ils ont laissé libre court à leur imaginaire en s'inspirant de Suza, et d'eux-mêmes car c'est ce à quoi le lieu les invite. Aller chercher en soi, dans sa singularité, son art, inventer, innover, faire lien.

En cela Suza est un lieu monde, une expérience inédite, puissante qui peut et va du 4 au 18 octobre s'inviter à Bordeaux, à Lormont pour témoigner, accompagner, élargir le cadre, car ici, là-bas, ailleurs, partout, le monde a besoin de respiration poétique, d'un ancrage qui ne soit pas une barrière, d'actes concrets pour rendre justice à la beauté de nos rêves, soigner nos humanités malmenées.”