Analyse des modèles socio-économiques des associations de solidarité internationale en Nouvelle-Aquitaine

SO Coopération en partenariat avec La Guilde, a mené en 2021, une étude sur les modèles socio-économiques des associations de solidarité internationale en Nouvelle-Aquitaine.

Le secteur associatif est en pleine mutation après plusieurs réformes territoriales, et surtout après une crise sanitaire sans précédent qui a modifié le rapport à la solidarité. En effet, les associations de solidarité internationale (ASI) font face à des évolutions majeures:
▪ La décentralisation et la professionnalisation dans le domaine de la solidarité internationale s'accélèrent avec des modalités de contractualisation et des formes d'engagement qui changent.
▪ Les partenariats et les projets se complexifient avec des contraintes budgétaires accrues.
▪ La redevabilité vis-à-vis des bailleurs de fonds s'est renforcée avec plus d’exigences et des critères propres à chacun.

Objectifs

Les objectifs de l’étude AMSASI sont :

• étudier les modèles socio-économiques (analyse de la structure des coûts, des modes de financement, des bailleurs, de la mobilisation des ressources humaines, du mode de gouvernance, des stratégies, des partenariats, de la nature des projets portés) des ASI en Nouvelle Aquitaine.
• avoir une meilleure connaissance des besoins et des attentes des ASI néo-aquitaines
• permettre une meilleure articulation des dispositifs d’appui aux ASI qui mènent des micro-projets
• analyser les effets de la crise sanitaire et les stratégies d’adaptation et de résilience déployées par les ASI

Grâce à cette étude, une typologie des modèles socio-économiques des ASI et un panorama des bailleurs en Nouvelle Aquitaine ont été dressés.

Périmètre de l’étude

L'étude s'est structurée autour d'une analyse quantitative, par le biais d'un questionnaire diffusé largement aux acteurs de notre réseau, ainsi que d'une analyse qualitative grâce à la réalisation d'entretiens avec un échantillon d'associations, de collectivités territoriales, de bailleurs de fonds et de plateformes de financement participatif.

Au total, l'étude a permis de croiser les analyses de plus de 60 répondants aux questionnaires et 28 acteurs interrogés en entretien. 

Une étude multi-acteurs porteuse des réalités territoriales

L'étude s'est voulu la plus représentative possible des réalités des acteurs de la coopération et de la solidarité internationale du territoire régional. Dans ce sens, ce ne sont pas seulement les structures associatives qui ont été interrogées, mais aussi les principaux bailleurs de fonds des projets qu'ils portent, ainsi que des plateformes de financement participatives auxquelles ils ont recours. Dresser ce panorama global des acteurs qui gravitent autour des projets de coopération et de solidarité internationale en Nouvelle-Aquitaine, en croisant leurs différents points de vue permet de mieux comprendre les enjeux principaux des micro-projets de solidarité internationale aujourd'hui, ainsi que les besoins et attentes des acteurs. Cela permet d'orienter les bailleurs de fonds et les têtes de réseaux dans l'élaboration de dispositifs de financement et le renforcement des capacités des acteurs de la coopération internationale (formation et accompagnement plus adaptés). 

La clé de voûte de l'étude est l'élaboration d'une typologie des ASI néo-aquitaines permettant une lecture plus fine de leurs stratégies et difficultés.

Analyses principales

La problématique principale qui est ressortie de l'enquête est l'accessibilité des financements structurants pour les associations porteuses de microprojets. Elles font face à des difficultés de financements en raison de la conjonction de 3 facteurs déterminants:

• Leur modèle socio-économique dépendant du bénévolat : la majorité des associations qui font des micro-projets sont non employeuses. Elles reposent sur un socle de bénévoles dont la mobilisation et l'engagement dans le long terme sont de plus en plus difficiles. En outre, le déficit de compétences en gestion de projet et de maîtrise des enjeux de la coopération internationale rend inéluctable une montée en compétence des associations non professionnelles pour accéder à des financements structurants. 
• Des bailleurs de fonds sous tensions qui doivent combler les besoins de financement tout en maintenant certains standards de qualité des projets: La constitution des dossiers de financement et les exigences de redevabilité créent une inflation administrative à laquelle les petites structures non employeuses peinent à faire face. Quant aux associations employeuses, même si elles ont la possibilité de répondre aux AAP, elles ont souvent besoin de financements structurants pour faire face aux charges récurrentes et constituer un effet de levier leur permettant de porter des projets de plus grande envergure. 
• Un déficit de concertation, de coordination et de mutualisation entre acteurs de la coopération internationale : Les têtes de réseaux oeuvrent pour un meilleur dialogue entre les acteurs de la coopération mais il reste beaucoup à faire car les partenariats entre ASI, les partenariats entre bailleurs de fonds, la concertation entre les ASI et les bailleurs, les liens entre les ASI et les Entreprises sont encore balbutiants.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le fonctionnement des ASI néo-aquitaines porteuses de micro-projets de coopération et de solidarité internationales, nous vous invitons à prendre connaissance du rapport final, ou du document de synthèse, que vous trouverez en format PDF ci-dessous.

Essaimage et reproduction de l'étude

Pour que ce travail de recherche puisse impacter plus largement le territoire national, nous partageons avec les autres Réseaux-Régionaux-Multi-Acteurs (RRMA) qui en font la demande notre méthodologie, nos outils, notre démarche.

Pour plus d’informations, contactez :
Rokhaya Diagne : r.diagne@socooperation.org / 06.28.68.96.72